Toutes les références

Début 2022, l’empreinte carbone moyenne en France est d’environ 10 t CO₂e par personne et par an.

La cible de réduction de GES à moins de 2 tonnes de CO₂e par personne et par an est formulée par le Commissariat Général au Développement Durable (CGDD) d’après un partage équitable entre tous les humains du budget carbone calculé par le Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat (GIEC).

Il faudra sans doute réduire encore plus nos émissions. La Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC), pour les émissions territoriales seules, mentionne 1,2 t CO₂e/pers/an pour la neutralité en 2050 en précisant qu'il faut « diviser par 6 et plus » nos émissions actuelles (c'est la loi française) !

L’alimentation est la source d’environ 2,5 t CO₂e par personne et par an. L’empreinte d’un produit alimentaire est constituée des émissions issues de l’agriculture (fermentation entérique, engrais, traitements, machines, perte de matière organique des sols), ainsi que des émissions provenant des usines agroalimentaires, des transports, du commerce, du stockage, etc.

Les transports représentent environ 25% de l’empreinte carbone du « Français moyen » soit approximativement 2,5 t CO₂e (sans compter les transports d’approvisionnement des industries, du bâtiment et de l’agriculture qui sont intégrés dans ces différents postes dans la méthode « empreinte carbone »).

En France 50% des vols sont le fait de 2% de la population. En Europe, les 1% les plus riches ont des émissions liées à l’aviation de plus de 20 t CO₂e.

Le logement est la source d’environ 2 t CO₂e par personne et par an.

Selon l’ADEME, entre 1973 et 2011, l’efficacité énergétique par mètre carré s’est nettement améliorée (passant de 352 à 186 kWh/‌m²) mais les surfaces habitables par personne ont augmenté (passant de 23 à 40 m²/pers.). Pendant cette même période, la consommation unitaire moyenne d’électricité spécifique a plus que doublé (passant de 13 à 30 kWh/m2) en raison de la forte augmentation en équipement électrique.

Seul un plan massif d’isolation (haute performance) d’environ un million de logements par an permettrait de tenir nos engagements climatiques. Ceci pourrait créer 50 000 emplois par an pendant 10 ans.

Les biens de consommation représentent environ 20% de l’empreinte carbone moyenne d’une personne en France, soit environ 2 t CO₂e/pers./an.

On achète en France en moyenne 10 kg de vêtements par personne et par an. L’industrie textile mondialisée a doublé ses volumes entre 2000 et 2014 et fait partie des secteurs les plus polluants et les plus émissifs.

10 milliards de smartphones ont été vendus dans le monde entre 2007 et 2019. On les conserve en moyenne 2 ans et on les change alors qu’ils fonctionnent encore dans 88% des cas.

En 2015, 580 000 tonnes de déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE) ménagers ont été collectées, soit 9 kg / an /habitant. C’est plus de 2 fois plus qu’en 2007.

D’après le Shift Project, le numérique (production et utilisation des ordinateurs, smartphones, écrans, réseaux et datacenters) est déjà responsable de 4% des émissions de GES mondiales et si rien n’est fait pour limiter sa croissance rapide ce chiffre pourrait doubler en 2025.

De manière générale, dépenser 2 000 à 5 000 € de biens de consommation neufs revient à émettre 2 tonnes de CO₂e.

Les services publics regroupent l’éducation, la santé et les hôpitaux, la police, l’armée, la justice, les services sociaux, les services de l’État et des collectivités territoriales, etc. Leurs activités émettent de l’ordre de 1 t CO₂e/pers/an en France.

Si l’on prend l’hypothèse que les services publics respecteront la loi (SNBC), ils émettront de l’ordre de 600 kg CO₂e/pers/an en 2030 (-40% en France, -55% en Europe) et de l’ordre de 150 kg CO₂e/pers/an en 2050 (-85%, soit une division par plus de 6).

Les émissions de GES ont progressé de plus de 60% entre 1990 et 2019. Les émissions de GES ont baissé de 5,4% en 2020 à cause de la pandémie COVID-19 mais elles ont remonté de 4,9% en 2021.

En commençant la diminution de notre empreinte carbone avant 2025, il est encore possible de respecter le budget carbone +2 °C et donc d’éviter l’emballement du réchauffement (en ne lançant pas ou en limitant les boucles de rétroaction positive).

Le budget carbone restant pour avoir 67% de probabilité de rester en deçà de +2°C à partir de 2020 est de 1 150 Gt CO₂ et de seulement 400 Gt CO₂ pour 67% de chance de le limiter à +1,5°C.

Pour avoir une forte probabilité (83%) de rester sous les +2 °C en 2100, il reste à émettre 900 Gt CO₂.

Les émissions de CO₂ sur les dernières années (2018-2021 hors COVID) sont d'environ 40 Gt CO₂ par an (incluant combustion des énergies fossiles et changement d’affectation des terres).

La loi énergie et climat du 8 novembre 2019 vise à répondre à l’urgence écologique et climatique. Elle inscrit cette urgence dans le code de l’énergie ainsi que l’objectif d'une neutralité carbone en 2050, en divisant les émissions de gaz à effet de serre par six au moins d'ici cette date.

La Loi n° 2015-992 du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte prévoit de réduire la consommation énergétique finale de 50% en 2050 par rapport à la référence 2012 en visant un objectif intermédiaire de 20% en 2030.

La Stratégie Nationale Bas Carbone a été instaurée par la loi de transition énergétique pour la croissance verte de 2015.

Les 10% les plus riches de la planète sont responsables d’environ la moitié des émissions de CO₂ mondiales.

La moitié la plus pauvre de la population mondiale – les 3,5 milliards de personnes les plus menacées par l’intensification catastrophique des phénomènes extrêmes liée au changement climatique – n’est responsable que de 10% des émissions de CO₂.

Une large part des Européens (740 millions de personnes) et des Américains (330 millions de personnes) font partie de ces « 10% les plus riches du monde » (750 millions de personnes).

Selon le site globalrichlist.com (consulté en 2018) toute personne touchant 1 000 €/ mois ou plus en France ferait partie des 10% d’humains les plus riches du monde.

L’objectif de 2 t CO₂e/personne/an, valable pour tous les humains sur Terre, est, à notre connaissance, le seul projet de justice sociale mondiale nettement défini et largement diffusé.

Les 50% de la population les plus défavorisés émettent 20% de l’empreinte nationale, quand les 20% les plus riches émettent 50% de l’empreinte nationale.

Seuls 10% de la population française sont en dessous de 2 t CO₂e/pers./an.

Le top 1% des Français ou Européens émet 56 tonnes de CO₂e par an et par personne.

Par ailleurs, les 149 mesures proposées par la Convention Citoyenne pour le Climat (CCC) en 2021 fournissent un autre référentiel « des mesures nécessaires » qui pourraient être adoptées immédiatement. Les mesures proposées par la CCC confirment les ordres de grandeur et les priorités d’action du rapport BL évolution. L’on dispose donc d’ensemble de mesures à même de réduire nos émissions de GES de -40% (CCC) ou plus (BL évolution) d’ici 2030. Ces mesures ne sont pour l’heure pas mises en œuvre.

Selon le 6e rapport du GIEC (2021) le RCP 8.5 mènerait à une élévation de la température moyenne de +4,4 °C sur la période 2080-2100 par rapport à 1850-1900.

Le concept des limites planétaires formalisé en 2009 (Rockström et al.) définit un espace de développement sûr et juste pour l’humanité, fondé actuellement sur neuf processus biophysiques qui, ensemble, régulent la stabilité de la planète.

Les limites planétaires liées à la biodiversité, au cycle de l’azote et du phosphore (engrais agricole), à l’introduction d’entités nouvelles dans la biosphère (plastiques) et à la dégradation des sols, sont décrites par le Stockholm Resilience Centre comme plus nettement dépassées que celle liée au changement climatique.

Dans son 6e rapport, en 2021, le GIEC nous rappelle que nous avons la possibilité, par nos choix sur les émissions de gaz à effet de serre, d’orienter le monde vers +2 °C en 2100 ou +5 °C. Les scientifiques affirment que nous pouvons encore agir efficacement.

"On assiste à une sous-estimation de la gravité du scénario du "business as usual" [...] Ce qui est sûr, c'est qu'à +6°C, les récents travaux ont montré que les trois quarts de l'humanité se trouvent toute l'année en situation caniculaire impropre à la vie humaine. Donc +6°C, ça veut dire que les images que l'on trouve dans le Livre de l'Apocalypse sont à lire de manière littérale et non plus de manière allégorique" Gaël Giraud

"Si les gens ne migrent pas, les trois quarts de la population humaine devraient connaître plus de 20 jours par an de condition létale. [...] Si l’Inde et l’Asie du Sud-Est deviennent invivables, au moins trois milliards de personnes vont devoir migrer." Gaël Giraud

"La France reste très loin du niveau d’action nécessaire pour atteindre la neutralité carbone." Corinne Le Quéré

"L’aviation n’a pas de solution technique pour atteindre la neutralité carbone. C’est un secteur qui évolue lentement et dont le bilan carbone est entièrement dépendant de la compensation par les puits. C’est un secteur très polluant dont la hausse de la demande n’est pas souhaitable." Corinne Le Quéré

"Pour limiter le réchauffement de la planète, il est nécessaire de réduire fortement, rapidement et durablement les émissions de CO₂, de méthane, et d'autres gaz à effet de serre. (…) À moins d'une réduction immédiate, rapide et à grande échelle des émissions de gaz à effet de serre, limiter le réchauffement à 1,5 °C sera hors de portée" Valérie Masson-Delmotte

"Je pense que l’immense majorité des gens ne se rend pas compte de ce que veut dire aller à la neutralité carbone, voire diminuer par 4 nos émissions. Cela demande une modification absolument considérable de nos sociétés et nous n’y sommes très clairement pas prêts." François-Marie Bréon

"On ne devrait même pas se poser la question : il est évident que dans une France qui aura divisé ses émissions de gaz à effet de serre par 4, il n’y aura plus d’avion – on ne peut pas y arriver si on conserve le transport aérien." François-Marie Bréon

"Dans son rapport “changement climatique et terres”, le GIEC a indiqué que, au-delà de trois degrés de réchauffement climatique, l’insécurité alimentaire sera généralisée sur Terre. Et l’insécurité alimentaire généralisée provoquera des mouvements de population massifs, puis des conflits généralisés…» or la trajectoire actuelle nous mènerait plutôt entre +4 °C et +6 °C." Jean-Marc Jancovici.

Les modes de vie bas carbone permettent d'agir à la fois sur le réchauffement climatique et sur une grande partie des enjeux cités ci-dessus. Moins de voitures signifie moins d'émissions de GES mais aussi moins de pollution (particules fines entre autres), moins de déchets, moindre besoin d’étendre le réseau routier, moins de goudron et donc plus d’espace pour la biodiversité, plus de commerces de proximité, moins d’heures passées dans les embouteillages, etc.

L’empreinte carbone correspond aux émissions de gaz à effet de serre liées à notre consommation, c’est-à-dire notre mode de vie. Cette approche se distingue de l’inventaire national des émissions de GES (Gaz à Effet de Serre), qui lui mesure les émissions directes liées à l’activité sur notre territoire.

Les émissions nationales représentent donc un indicateur assez trompeur qui fait croire que nos émissions diminueraient à chaque fois qu’une usine est délocalisée dans un pays à main d'œuvre sous payée (ce qui n’est évidemment pas le cas). L’empreinte carbone n’a pas ce défaut et permet d’attribuer à chaque pays les émissions liées au mode de vie de ses habitant·es.

La Loi n° 2005-781 du 13 juillet 2005 de programme fixant les orientations de la politique énergétique mentionnait : « la France soutient la définition d'un objectif de division par deux des émissions mondiales de gaz à effet de serre d'ici à 2050, ce qui nécessite, compte tenu des différences de consommation entre pays, une division par quatre ou cinq de ces émissions pour les pays développés ».

Les émissions mondiales (tous types de GES) : 59 Gt CO2e en 2019
Le CO2 lui-même représente les trois quarts de ces émissions, contre un quart pour les autres GES.

Les émissions mondiales ont progressé de 68% entre 1990 et 2019.

Les émissions mondiales ont plus que doublé depuis 1970.

Avec environ 7,5 t CO2e/an/pers par humain (moyenne mondiale), les Français, à 10 t CO2e/pers/an émettent plus que la moyenne mondiale.
Remarque : les émissions de CO2 seul (moyenne mondiale) sont de 5 t CO2/an/pers.

Le rapport spécial 1.5°C du GIEC nous fournit des éléments, et notamment deux points d’étape :
- D’ici 2030, nos émissions nettes doivent passer sous 3 t CO 2e par an et par habitant environ,
- D’ici 2050, elles doivent passer sous 1,5 t CO2e par habitant,
- Entre 2050 et 2070, elles devront être nulles et le rester jusqu’en 2100.

Il nous faut maintenant diminuer nos émissions très rapidement, à un rythme sans précédent, que ce soit pour respecter le scénario 1,5 °C ou le scénario 2 °C.

Nous avons déjà réchauffé l’atmosphère de plus de 1°C depuis l'ère préindustrielle. Vu l’inertie du système, il nous reste très peu de temps, et seuls des changements de grande ampleur pourront nous permettre d’éviter ces futurs monstrueux. Néanmoins, pour quelques années encore, le choix est ouvert.

Nous avons dans nos mains le futur de l’humanité et de la biosphère. Le budget carbone 1,5 °C sera dépassé d’ici moins d’une décennie, durant laquelle nous pourrons transformer en profondeur le monde tel que nous le connaissons pour respecter le budget carbone +2 °C.

Selon Sylvain Angerand, coordinateur de l’association Canopée, « il va falloir plusieurs dizaines d’années à un arbre pour absorber l’équivalent du CO 2 émis lors d’un vol Paris-New York »

Une analyse validée en mars 2016 par les résultats d’une étude fouillée sur la compensation carbone du MDP du Oko-Institut, un institut allemand de recherche sur l’environnement. Sur 5 655 projets étudiés (couvrant les trois quarts du total), 85% d’entre eux avaient une "faible probabilité" d’assurer les réductions d’émissions promises et l’additionnalité du projet. Seuls 2% des projets – représentant 7% des crédits – satisfaisaient les critères de qualité requis.

Dans leur étude « Carbon and inequality : from Kyoto to Paris » Lucas Chancel et Thomas Piketty précisent : « Parmi les individus les plus émetteurs de la planète en 2013, nos estimations mettent en avant les 1% les plus riches Américains, Luxembourgeois, Singapouriens et Saoudiens, avec des émissions annuelles par personne supérieures à 200 t CO2e. A l’autre extrémité de la pyramide des émetteurs, on retrouve les individus les plus pauvres du Honduras, du Mozambique, du Rwanda et du Malawi, avec des émissions 2000 fois plus faibles, proches de 0,1 t CO2e par personne et par an. »

Dans son rapport “Empreinte énergétique et carbone de l’alimentation en France (2019)”, l’ADEME [...] note que “le sexe est un facteur fortement discriminant dans les régimes alimentaires, les femmes représentant 86% du premier décile et 28% du dernier décile de consommation de viande.”

Le fret maritime est à l’origine de 96% des tonnes.kilomètres des produits livrés en France, mais 55% des émissions de GES seulement, le bateau ayant des émissions par tonne.km plus basses que le camion ou a fortiori l’avion.

Les voitures roulent en moyenne 12 200 km par an (chiffres clés des transports 2022 - données 2019), dont près de 40% liés aux déplacements pour le travail.

Le taux d’occupation moyen des véhicules en France sur la mobilité quotidienne est de 1,25 et sur grande distance il passe à 2,1 ; soit une moyenne autour de 1,6 passager par véhicule.

Pendant plus de 90% du temps, les voitures sont garées et à l’arrêt sur leur emplacement de stationnement (garage, parking, etc.).

Selon l’INSEE 75% des trajets de moins de 5 km (donc facilement réalisables en vélo) sont aujourd’hui réalisés en voiture !

L’avion est de loin le moyen de transport le plus polluant. A distance égale, il émet 45 fois plus que le train et pour un temps de trajet équivalent (par exemple 10h de transport pour partir en vacances) l’avion est 1500 plus émetteur qu’un voyage en train.

Le logement représente environ 20% de nos émissions de GES, presque 15% pour le chauffage et 5% pour la construction et l’entretien. Aujourd’hui encore, ce sont le fioul et le gaz qui représentent environ 70% des émissions du chauffage.

Alain Granjean nous rappelle : ”La croissance du PIB s’accompagne de la hausse d’émissions de gaz à effet de serre, et plus généralement de celle de la pression sur les ressources et sur les pollutions”, sur les écosystèmes et le vivant dans son ensemble.

Dépenser 2 000 € à 6 000 € d’objets neufs cause l’émission de la totalité de notre budget carbone annuel (qui doit pourtant être partagé avec l’alimentation, les transports, le chauffage, la santé…).

Les services publics à eux seuls représentent la moitié de l'empreinte carbone maximale par Français pour maintenir le réchauffement climatique en deçà de +2°C en 2100. Il est donc nécessaire de modifier profondément le fonctionnement de l’État et de toutes les collectivités.

Selon le rapport “Empreinte énergétique et carbone de l’alimentation en France (2019)” de l’ADEME, «la viande et les produits laitiers totalisent 85 % de l’empreinte GES de notre alimentation au stade agricole. ».